Fabrique des possibles
Un espace d’enseignement favorisant le développement de talents et stimulant le sentiment d’appartenance
Élèves: Jasmine Gagnon, Chloé Chicoine-Diaz, Elisabeth Skachko, Aniabel Miszczak, Annabelle Danièle-Fortin, Alice Lussier-Drolet, Lili-Rose Allix, Morgane Laroche, Antoine Jetté, Théo Beaudoin Gagnon, Marilou Blouin, Juliette Rivard
Gestionnaire de projet: Audrey St-Pierre (alumni)
Conception de mobilier: Julien Bigras (alumni)
Muraliste: Ariane Côté (alumni)
Entrepreneurs, bénévoles et donateurs: Gérald St-Pierre, Jean-Pierre Shea, Ronald Bigras, Steffan Hess, Jacqueline Klvana, Éric Leblanc, de VRoyale et de Luxe royal auto
Projet entièrement conceptualisé et réalisé par une équipe d’élèves de 5e secondaire, sous la direction d’une alumni architecte-junior et d’une alumni muraliste
Supporté par des membres bénévoles de la communauté élargie du Collège Notre-Dame-de-Lourdes
En partenariat non-lucratif avec des entrepreneurs de la Rive-sud
Idéation et conception
par Eve Cloutier
Enseignante instigatrice (français, 5e secondaire)
Il y a deux ans, on a adressé aux élèves de cinquième secondaire, dans le cadre de leur cours de français, la question suivante: Faut-il repenser l’école ?
Presque unanimement, ils ont répondu, sans équivoque: oui. VRAIMENT.
L’argumentaire des jeunes brossait large: système d’évaluation, tâches proposées, cursus scolaire, qualité du feedback, horaire et code de vie, stress lié à l’accès à certains domaines de formations, méthodes d’enseignement, etc. En leur donnant la parole, il m’apparaissait clair que leur point de vue méritait non seulement d’être reçu, mais que leur perspective était en fait celle qu’il fallait tenter de remettre au centre de nos actions. Je me suis sentie directement interpellée et me suis demandé comment je pouvais faire une réelle différence. Toutefois, plusieurs des solutions avancées étaient plutôt systémiques et je voyais mal comment y contribuer. Jusqu’à ce que je tombe sur la prise de parole d’une élève qui m’a profondément touchée. Cette dernière livrait ses sentiments quant à l’environnement institutionnel, qu’elle qualifiait de stérile et d’austère. Pour elle, il existait un lien direct entre l’esthétisme des lieux et le sentiment d’appartenance qu’on peut ressentir en les fréquentant. La première pierre du projet venait d’être jetée.
Mais comment transformer l’environnement positivement? Quelle voie emprunter? Et si ce n’était pas à moi, ou encore à un groupe d’adultes professionnels de répondre à cette question ? Et si c’était un groupe d’élèves qui concevait lui-même le plan de réaménagement d’un espace scolaire traditionnel ? L’idée était précisée.
Pendant deux ans, il a fallu réunir tous les ingrédients et passer toutes les étapes nécessaires à la réalisation de ce Et si?: créer des groupes de discussion d’élèves, réunir un noyau de jeunes suffisamment motivés et créatifs pour s’engager à très long terme, même pendant la saison estivale, présenter le concept une première fois, tenir compte des nombreuses contraintes, proposer de nouvelles avenues, représenter le projet une seconde fois devant un comité de sélection et de financement, recevoir un premier aval, trouver des partenaires parmi d’anciens élèves intéressés, réunir des ressources matérielles, mais surtout humaines.
Vocation multiple
La conception proposée par les élèves au départ se veut durable (acheter le moins de matériaux neufs possible ), économique (dépenser une fraction des coûts généralement attribués à la réfection d’un local standard), fonctionnelle (tenir compte des enjeux de sécurité, d’entretien, de déplacements, etc.), novatrice (proposer des assises et des appuis en formule flexible), esthétique (allier la stylistique maximaliste à un cadre imposé plutôt géométrique), symbolique (représenter les diverses vocations du lieu de manière créative) et humaine (chaleureuse et inclusive). Les visiteurs et les utilisateurs de cet espace conviendront sûrement que les élèves ont réussi sur tous ces plans.
Ainsi, puisqu’il s’agit d’abord d’un local de littérature de cinquième secondaire, matière unique au programme international enrichi, la conception a prévu un espace librairie, une bibliothèque centrale et différents référents visuels renvoyant aux quatre coins du monde. Les zones de prises de paroles de l’intime (le salon, la cuisine) y côtoient la représentation des espaces publics traditionnels (le parvis de l’église).
Comme ce nouvel espace de création et de réalisation des possibles est offert à tout élève du collège intéressé à s’y projeter, et ce, peut importe son programme ou son niveau, la galerie flottante, la scène, le mobilier mobile, le piano et les éléments d’éclairage permettent la création d’événements performatifs et sociaux (par l’entremise entre autres de la nouvelle COOP de cinquième secondaire) ou encore la création de contenus ou la réalisation de projets personnels ou scolaires (balado, tournage, soirée à micro ouvert, etc.). Les conceptrices souhaitent que ce lieu en soit un de partage, d’ouverture, de respect de l’environnement, de collaboration et … de vie.
Ainsi, la symbolique de l’arche, omniprésente dans la conception visuelle, de même que l’oeuvre principale ayant pour thème l'écoanxiété s’interpellent: malgré que bien conscientes des sombres perspectives d’avenir, les conceptrices espèrent qu’à chaque endroit où on pose le regard, ce soit plutôt l’ouverture des possibles qui l’emporte…
Enfin, cet espace se veut un lieu de réflexion et d’expérimentation pour l’accompagnement des élèves du collège ayant un profil douance, d’où le clin d'œil aux enfants-zèbres, tels qu’on les nomme en France.
Que tous ceux qui sont intéressés à investir ce lieu en accord et dans le respect de l’une ou l’autre de ces missions soient les bienvenus dans cet espace de création !
Avec l’espoir que l’école redevienne tous les jours ce qu’elle ne devrait jamais cesser d’être:
UNE ÉTERNELLE FABRIQUE DES POSSIBLES !
création collective
Réalisation
chilling spot
centre de support
jam
cours de chant
dîners libres
Open mic
mentorat
pratiques de théâtre
lieu de tournage